Antilogus Trétiack commentent l’actualité.
Semaine du 18 au 24 mars 2013.
Après la viande de cheval, la scandale Chavez !
Les carnivores ne sont pas à la fête. Depuis quelques
temps la filière protéines animales est l’objet d’un tsunami de bévues. Mélange
des morceaux, stocks comprimés aux culs des camions, présence de sabots dans le
T bone steack, porcs chinois à la dérive sur le Hangpu et pour achever le
client, cette nouvelle déprimante, les chairs du bien aimé Commandante Chavez n’ont pu être maintenues d’une pièce.
Nécroses, abrasions, hématomes, la carcasse présidentielle s’en est pris plein
la figure. Au point que les thanatopracteurs guatémaltèques ont dû renoncer à
embaumer l’artiste. Résultat, les masses laborieuses des bidonvilles les plus
croquignolets seront privées de momies, alors que ces gars-là en raffolent.
Comment un tel fiasco a-t-il été possible ? Enquête exclusive.
Au départ un macchabée comme vous et moi, tout à fait
présentable. Presque souriant, « tout rose et tout mignon ». Seulement
voilà, l’ambiance football des obsèques, le défilé permanent des peones dans la chambre mortuaire, l’atmosphère empuantie
par les fumeurs de Renitas, tout
cela a corrodé la couenne du défunt leader. Alors qu’il aurait fallu
claquemurer le Commandante dans
une prison de glace façon Lénine, la pauvre dépouille bolivarienne a sué sang
et eau sous l’implacable soleil mexicain. Total, des écoulements suspects sous
le drapeau national et l’impossibilité de rendre à Hugo Chavez, fort bel homme
de son vivant, les apparences d’un type à la cool.
Les « spécialistes » prétendent aujourd’hui
qu’il est trop tard pour rechaper le héros décédé. Faux ! Il existe une
méthode, infaillible qui
restaurait le joufflu dans son intégrité corporelle. L’empaillement à la Zapata,
dite aussi « portefeuille tacos ». Il s’agit de plonger vite fait
bien fait le claqué dans un bain de pimentos à 60°. Déjà l’animal reprend des couleurs. Puis, un fort badigeon de
guacamole pour retendre le cuir. Ensuite tequila pour tout le monde, car osons
le dire, la manoeuvre est éprouvante. Une fois bien regonflé, on sèche le corps
dans la Sierra Madre et on le roule dans une tortilla géante qu’on aura au
préalable farcie d’oignons et de tomates. L’important est que le visage de
l’embaumé émerge dans une échancrure de la pâte. L’effet est saisissant. Pour
assurer une bonne maintenance de la conservation, il faut changer le taco tous
les six jours, ce qui ne se fait pas sans un fort enthousiasme révolutionnaire.
Bien qu’on l’ait caché longtemps, la grande cuisine exotique rime bien souvent
avec momification. Ainsi Mao Ze Dong repose aujourd’hui dans le caveau des Nems
où les plus hauts dignitaires viennent régulièrement l’asperger de
Nuocman. Certes, le projet initial
était de le laquer comme un canard mais hélas une violence bousculade autour
des bacs à canards a rendu la recette illisible par chute dans les bains de sauce. Au rayon des fourrés
célèbres, rappelons que Lénine barbotte depuis sa mort dans un borsch riche en
crème fraîche, que Kadhafi est conservé dans la semoule, et que Ben Ali se
cacherait aujourd’hui dans un baklava géant semi enterré à la sortie de
Ryad.Bref, amis vénézuéliens ne désespérez pas.
A Caracas, rien n’est perdu pour la carcasse.
Photo
Le commandant Chavez tel qu’il devrait être conservé pour
l’éternité. Joufflu, persuasif et tout rose et tout mignon.