Après le cas Huzac, le cas Rabbin ?
Tous pourims ?
La ficelle est énorme, la manoeuvre grossière et une fois
de plus la communauté se retrouve en première ligne des « crachés
dessus ». Pour étouffer le cas Huzac, cet Arsène Lupin du XXIeme siècle
qui ridiculise la classe politique toute entière, on s'en prend, une fois
encore, au bouc émissaire traditionnel : le Sémite sans défense, les bras tout
empêtrés de ses ballots de schmatès, et qui, titubant devant la concurrence
pakistanaise, est bien incapable de rendre les coups. Circonstance aggravante,
cette fois, on s'attaque à la tête de l'ogive communautaire, le Grand Rabbin
Bernheim, homme d'étude et de concorde, souple d'esprit et vif en dialogue.
C'est une honte !
De quoi l'accuse-t-on ? D'avoir un compte en suisse comme
tous les ministres, députés, sénateurs, préfets, sous préfets et coiffeurs ?
Non point ! De bidouillages réitérés dans les paradis fiscaux ? Pas davantage.
De rendez-vous crapoteux dans les hôtels façon qui vous savez ? Pas plus. Non,
on l'accuse, lui, le crâne d'oeuf, d'avoir plagié, copié, collé des ouvrages de
salle, des pensums en six volumes, des in-octavo de première bourre. Bref,
notre bien aimé Pape à nous est traîné dans la bouse comme un vulgaire Jacques
Attali. Injustice ! glapissons-nous. Ca suffit ! Regardez d'abord
chez vous, accusateurs impies !
Car tout de même, qui qu'a copié sur l'autre ? Hein ?
Votre Nouveau Testament, amis chrétiens ne serait-il pas par hasard légèrement
inspiré par notre Ancien Testament ? Et ce Coran, électrique, dont se prévalent
nos amis musulmans, ne serait-il pas, lui, un remake très oriental, des deux
précédents ? On fait moins le fier, maintenant !
Sans doute notre rabbin a-t-il été trompé par son
entourage cosmopolite, tel un Benoît XVI poussé vers la sortie par des
cardinaux carnivores. En outre, et bien qu'ashkénaze, le Grand Rabbin Bernheim
a fait montre, dans cette affaire, de ce qu'il y a de meilleur chez les
Séfarades justement, un sens de la roublardise, une faconde comme là-bas, une
capacité à faire suer le burnous à des grappes d’étudiants sous payés, à des
stagiaires pressés comme des citrouilles. Sous l'intitulé « 4O méditations juives »
(Stock éditeur) il fallait lire évidemment « Ali Berheim et les 40
méditations ». En vérité, le
Berheim a synthétisé dans sa modeste personne, la double flèche de la pensée
judaïque mondiale. Chapeau l'artiste ! On dit en sus, qu'il ne serait pas
agrégé de philosophie, titre dont il se serait prévalu. Quelle importance
vraiment ! En tout Juif ne sommeille-t-il pas un Platon, un Spinoza, un sage
capable d'embobiner le client jusqu'à qu'il s’achète un rossignol qui croupira
dans son placard ? Bref, ce Bernheim est un type formidable, un escroc
sympathique.
Qu'attend-t-on pour le faire entrer au gouvernement ?